L’histoire qui s’écrit : Trump, les banques, les Fintechs

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Si vous êtes comme moi, vous avez « hâte » de voir ce que cette année nous apportera. Prenons le secteur bancaire par exemple.

En lisant un article très informatif de Jeffry Pilcher (1), PDG et éditeur du Financial Brand, j’en déduis que nous sommes, encore une fois, directement témoins d’une notion mensongère exprimée par Trump durant sa campagne.

Ce que le président élu des États-Unis martelait lors de sa campagne est qu’Hilary Clinton était supportée par l’establishment et le milieu financier et qu’il était le représentant du peuple américain contre le despotisme de la finance. Pourtant, il semble bien que le secteur bancaire des États-Unis fonde de grands espoirs sur l’administration Trump.

L’espoir des banques

En effet, il s’avèrerait que les républicains ont l’intention de réduire l’effet de la loi « Dodd Frank » (2) mise en vigueur en 2010 par l’administration Obama. Cette loi renforce la régulation des banques et protège les épargnants autant que l’état contre les abus des institutions financières américaines qui ont mené, en bonne partie, à la grande récession de 2008, dont nous ressentons encore les effets, neuf ans plus tard.

Toutefois, cela implique que ces banques font des profits moindres depuis, car elles doivent répondre à des critères plus contraignants en plus d’avoir à répondre à des « stress tests » qui servent à évaluer la capacité d’une banque à survivre à une crise financière.

Elles fondent un grand espoir dans l’administration républicaine de Trump puisque celle-ci parle d’affaiblir, sinon annuler, la loi Dodd Frank. Les banques américaines sont donc dans l’expectative d’une augmentation de leurs profits grâce à une réduction des contraintes de la loi, accompagnée par une augmentation progressive des taux d’intérêt.

Les technologies et la profitabilité

À mon avis, ce que les institutions financières espèrent obtenir avec par exemple, des « conseillers robots », est très comparable à ce que le secteur manufacturier a atteint . Je parle d’une plus grande profitabilité par l’automatisation des services, tout comme les usines ont réussi à remplacer la main-d’œuvre par les robots sur les chaînes de production. Les dirigeants de ces corporations financières réussiront-ils à habituer leur clientèle à parler avec des machines?  Au grand dam des personnes âgées et de ceux qui, comme moi, croient en l’importance des relations humaines, probablement.

Les Fintechs

Il faut également considérer les Fintechs. Ces entreprises, qui attaquent directement le territoire protégé des institutions financières, viennent également changer la donne. Je vous propose de lire le » White Paper : Banking and Securities Key Trends for 2017 » de Deloitte.

Toutefois, les nouvelles technologies amènent une concurrence sur le marché. Le secteur financier s’est assoupi sur ses méthodes traditionnelles depuis longtemps, se sentant en sécurité derrière le mur de l’ignorance du peuple. Aujourd’hui, l’autre mur de l’ignorance, celui des banquiers, ouvre une brèche pour les lettrés de l’informatique. Une nouvelle ère bancaire est née. Nous voyons plusieurs jeunes entreprises, dites perturbatrices dans le domaine bancaire, suivre la voie des Uber de ce monde.

Quel qu’en soit le résultat, nous serons témoins d’une période de transition dans l’histoire. Le monde change. Le peuple préfère le mensonge éhonté à l’hypocrisie et les technologies remplacent les humains même au niveau des relations. Que verrons-nous naître de ces changements? À la vitesse où vont les choses, nous pouvons probablement nous attendre à une réponse à court terme.

Au plaisir de vous en reparler.

Michel Blier Directeur au développement des affaires chez Analystik
[email protected]

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